Si belle mais si morte / Rosa Mogliasso
Le 19
Septembre
2017
par Isabelle
Cest le premier et seul livre de cette auteure italienne traduit en français. Impossible donc de se jeter sur les précédents et cest bien dommage car il a suffi de 150 pages pour me plonger dans un bain de drôlerie et dhumour noir porté par une écriture toute en finesse.
Un chemin sur la berge dun fleuve. Ils sont nombreux à lemprunter chaque matin : une jeune femme y promène son chien, un couple de lycéens sy cache pour sécher les cours et se bécoter, un clochard y traîne sa folie, un jeune boulanger aime y méditer Mais ce jour-là, une jeune femme aux escarpins rouges y est allongée. Morte ! Tous passeront devant elle, tous la verront, aucun ninterviendra. Personne nappellera la police, personne nen parlera. Et leur vie sen trouvera radicalement changée.
Parce que la culpabilité sen mêle, parce que ce choix ou ce non-choix pose question et interpelle le lecteur qui suit les doutes et épie les sentiments des personnages, parce que tout est enrobé dune belle malice décriture qui fait parfois pouffer, parfois grincer et surtout parce que, du coup, Rosa Mogliasso nous offre une balade sur les berges de notre propre égoïsme, ce roman mérite votre attention et quelques heures de votre temps.
Et puis, cerise sur le roman, une pirouette de fin comme je les aime.
« Elle était aussi belle qu'elle était morte. D'une élégance discrète, jouant sur les tons et les nuances de beige, du genre qui veut plaire mais sans ostentation. Seules ses chaussures étaient un tantinet extravagantes: rouges, le talon trop haut, évasées sur le devant. ( ) Maintenant, la question qui se posait était simple: ignorer ce corps, continuer son chemin après avoir rappelé le chien et lire la nouvelle dans les journaux, ou bien appeler le 112 et rester coincée au commissariat une bonne partie de la journée qui, soit dit en passant, avait déjà mal commencé. »
Un chemin sur la berge dun fleuve. Ils sont nombreux à lemprunter chaque matin : une jeune femme y promène son chien, un couple de lycéens sy cache pour sécher les cours et se bécoter, un clochard y traîne sa folie, un jeune boulanger aime y méditer Mais ce jour-là, une jeune femme aux escarpins rouges y est allongée. Morte ! Tous passeront devant elle, tous la verront, aucun ninterviendra. Personne nappellera la police, personne nen parlera. Et leur vie sen trouvera radicalement changée.
Parce que la culpabilité sen mêle, parce que ce choix ou ce non-choix pose question et interpelle le lecteur qui suit les doutes et épie les sentiments des personnages, parce que tout est enrobé dune belle malice décriture qui fait parfois pouffer, parfois grincer et surtout parce que, du coup, Rosa Mogliasso nous offre une balade sur les berges de notre propre égoïsme, ce roman mérite votre attention et quelques heures de votre temps.
Et puis, cerise sur le roman, une pirouette de fin comme je les aime.
« Elle était aussi belle qu'elle était morte. D'une élégance discrète, jouant sur les tons et les nuances de beige, du genre qui veut plaire mais sans ostentation. Seules ses chaussures étaient un tantinet extravagantes: rouges, le talon trop haut, évasées sur le devant. ( ) Maintenant, la question qui se posait était simple: ignorer ce corps, continuer son chemin après avoir rappelé le chien et lire la nouvelle dans les journaux, ou bien appeler le 112 et rester coincée au commissariat une bonne partie de la journée qui, soit dit en passant, avait déjà mal commencé. »