Arcadie / Emmanuelle Bayamack-Tam
Le 17
Décembre
2018
par Lucie
Attention : OVNI littéraire !
Emmanuelle Bayamack-Tam, je l’avais découverte sous un autre nom dans un de ses précédents romans (ici) que j’avais déjà fort apprécié. Elle change de nom, elle change de style, mais on retrouve toujours cette magnifique écriture pleine de références discrètes que je lecteur remarquera, ou pas d’ailleurs, on s’en fiche. C’est une écriture qui sait se faire fine, gouailleuse, provocante, tendre, sarcastique ou drôle. C’est tout ça à la fois et cela donne un roman qui décoiffe tout en racontant une histoire aussi inventive qu’originale.
Son nouveau personnage, c’est Farah. Une adolescente au corps massif et ingrat mais à l’esprit vif et aiguisé qui ne sait pas trop si elle est une fille ou un garçon mais qui voit cette hésitation de façon plutôt positive et intéressante. Elle vit avec ses parents à Liberty House, une grande maison communautaire isolée de toutes ondes électromagnétiques ou vivent, entre autres, quelques bancals, des moches et autres exclu(e)s de toutes les générations. Ici, la nudité et l’amour physique (quels que soient le sexe et l’âge du partenaire) sont aussi banals qu’un petit joint, du moment que c’est consenti.
Nous voici donc avec la provocante Farah et sa façon bien particulière de nous déstabiliser. Il sera question d’amour libre, de genre, de claques aux diktats en tous genres, de tolérance et de migrants aussi.
Même si j’ai pu regretter à certains moments une baisse de régime dans l’histoire de Farah, Arcadie reste un superbe roman, réjouissant et mordant.
Un OVNI donc, à ne pas rater.
« L'amour est faible, facilement terrassé, aussi prompt à s'éteindre qu'à naître. La haine, en revanche, prospère d'un rien et ne meurt jamais. Elle est comme les blattes ou les méduses : coupez-lui la lumière, elle s'en fout ; privez-la d'oxygène, elle siphonnera celui des autres ; tronçonnez-la, et cent autres haines naîtront d'un seul de ses morceaux. »
« Nous… Je prétends pouvoir le dire sans ridicule, sans que ce pronom renvoie à une structure exsangue et atrophiée comme le couple ou la famille. Je prétends même que mes débuts dans la vie font de moi une spécialiste du nous, contrairement à la plupart des gens qui n’y entravent que dalle et passent toute leur vie sans imaginer qu’on puisse être autre chose que soi. J’ai été nous dès l’enfance, ça aide. »
Emmanuelle Bayamack-Tam, je l’avais découverte sous un autre nom dans un de ses précédents romans (ici) que j’avais déjà fort apprécié. Elle change de nom, elle change de style, mais on retrouve toujours cette magnifique écriture pleine de références discrètes que je lecteur remarquera, ou pas d’ailleurs, on s’en fiche. C’est une écriture qui sait se faire fine, gouailleuse, provocante, tendre, sarcastique ou drôle. C’est tout ça à la fois et cela donne un roman qui décoiffe tout en racontant une histoire aussi inventive qu’originale.
Son nouveau personnage, c’est Farah. Une adolescente au corps massif et ingrat mais à l’esprit vif et aiguisé qui ne sait pas trop si elle est une fille ou un garçon mais qui voit cette hésitation de façon plutôt positive et intéressante. Elle vit avec ses parents à Liberty House, une grande maison communautaire isolée de toutes ondes électromagnétiques ou vivent, entre autres, quelques bancals, des moches et autres exclu(e)s de toutes les générations. Ici, la nudité et l’amour physique (quels que soient le sexe et l’âge du partenaire) sont aussi banals qu’un petit joint, du moment que c’est consenti.
Nous voici donc avec la provocante Farah et sa façon bien particulière de nous déstabiliser. Il sera question d’amour libre, de genre, de claques aux diktats en tous genres, de tolérance et de migrants aussi.
Même si j’ai pu regretter à certains moments une baisse de régime dans l’histoire de Farah, Arcadie reste un superbe roman, réjouissant et mordant.
Un OVNI donc, à ne pas rater.
« L'amour est faible, facilement terrassé, aussi prompt à s'éteindre qu'à naître. La haine, en revanche, prospère d'un rien et ne meurt jamais. Elle est comme les blattes ou les méduses : coupez-lui la lumière, elle s'en fout ; privez-la d'oxygène, elle siphonnera celui des autres ; tronçonnez-la, et cent autres haines naîtront d'un seul de ses morceaux. »
« Nous… Je prétends pouvoir le dire sans ridicule, sans que ce pronom renvoie à une structure exsangue et atrophiée comme le couple ou la famille. Je prétends même que mes débuts dans la vie font de moi une spécialiste du nous, contrairement à la plupart des gens qui n’y entravent que dalle et passent toute leur vie sans imaginer qu’on puisse être autre chose que soi. J’ai été nous dès l’enfance, ça aide. »