Les choses humaines / Karine Tuil
Le 18
Décembre
2019
par Isabelle
Brillant !
Jean Farel est un journaliste politique ultra médiatisé, star du petit écran. Il forme avec Claire, une essayiste féministe reconnue, un couple envié malgré leur séparation. Le succès de leur carrière leur permet dévoluer au cur des cercles intellectuels parisiens. Leur fils, Alexandre a intégré très jeune lEcole Polytechnique, il étudie maintenant aux Etats-Unis.
Mais cette reconnaissance et ce train de vie possèdent une face obscure. Lauteure choisit de commencer son roman par de longs portraits de cette famille. Elle va prendre son temps pour décortiquer lenvers de cette élite intellectuelle parisienne à qui tout semble sourire.
Un tiers du roman pour décrire de façon détaillée et hyper réaliste les personnalités souvent tordues de ceux que la plupart des français adulent via les médias. 150 pages pour amener au sujet du roman : le viol et la manière dont il est vécu par chacun.
On va alors suivre, à travers lenquête et surtout le procès, la mécanique implacable de la décomposition de cette famille ainsi que toutes les manipulations et jeux dinfluence de ce microcosme politico médiatique joué ici par un personnage fort déplaisant, imbu de lui-même et prêt à tout pour durer et sauver sa propre image.
Karine Tuil possède un véritable art du récit, tout y est magistralement maîtrisé, cest glaçant et subtil. Les plaidoiries des uns et des autres sont passionnantes et très déstabilisantes et, en ne prenant jamais partie, lauteure place le lecteur face à ses propres doutes. Nous sommes au cur de vraies questions sociétales soulevées entre autre par laffaire Weinstein.
Je nai pas lâché ce livre, le thème servi par lécriture fine et précise de lauteur ma passionnée dun bout à lautre.
Ce roman a reçu cette année le Goncourt des Lycéens ainsi que le prix Interallié.
« Après avoir vu quatre ou cinq procès, elle avait la conviction qu'on pouvait déterminer l'état d'une société au fonctionnement de ses tribunaux et aux affaires qui s'y plaidaient : la justice révélait la fatalité des trajectoires, les fractures sociales, les échecs politiques - tout ce que l'Etat cherchait à occulter au nom d'une certaine cohésion nationale ; peut-être aussi pour ne pas être confronté à ses insuffisances. »
« Claire n'avait pas osé s'exprimer, elle avait refusé de signer toutes les tribunes qui avaient été diffusées, elle était restée à l'écart, son silence était son échec personnel, sa trahison intime. Il y avait toujours un moment dans la vie où l'on piétinait ses idéaux avec une velléité suspecte. »
Jean Farel est un journaliste politique ultra médiatisé, star du petit écran. Il forme avec Claire, une essayiste féministe reconnue, un couple envié malgré leur séparation. Le succès de leur carrière leur permet dévoluer au cur des cercles intellectuels parisiens. Leur fils, Alexandre a intégré très jeune lEcole Polytechnique, il étudie maintenant aux Etats-Unis.
Mais cette reconnaissance et ce train de vie possèdent une face obscure. Lauteure choisit de commencer son roman par de longs portraits de cette famille. Elle va prendre son temps pour décortiquer lenvers de cette élite intellectuelle parisienne à qui tout semble sourire.
Un tiers du roman pour décrire de façon détaillée et hyper réaliste les personnalités souvent tordues de ceux que la plupart des français adulent via les médias. 150 pages pour amener au sujet du roman : le viol et la manière dont il est vécu par chacun.
On va alors suivre, à travers lenquête et surtout le procès, la mécanique implacable de la décomposition de cette famille ainsi que toutes les manipulations et jeux dinfluence de ce microcosme politico médiatique joué ici par un personnage fort déplaisant, imbu de lui-même et prêt à tout pour durer et sauver sa propre image.
Karine Tuil possède un véritable art du récit, tout y est magistralement maîtrisé, cest glaçant et subtil. Les plaidoiries des uns et des autres sont passionnantes et très déstabilisantes et, en ne prenant jamais partie, lauteure place le lecteur face à ses propres doutes. Nous sommes au cur de vraies questions sociétales soulevées entre autre par laffaire Weinstein.
Je nai pas lâché ce livre, le thème servi par lécriture fine et précise de lauteur ma passionnée dun bout à lautre.
Ce roman a reçu cette année le Goncourt des Lycéens ainsi que le prix Interallié.
« Après avoir vu quatre ou cinq procès, elle avait la conviction qu'on pouvait déterminer l'état d'une société au fonctionnement de ses tribunaux et aux affaires qui s'y plaidaient : la justice révélait la fatalité des trajectoires, les fractures sociales, les échecs politiques - tout ce que l'Etat cherchait à occulter au nom d'une certaine cohésion nationale ; peut-être aussi pour ne pas être confronté à ses insuffisances. »
« Claire n'avait pas osé s'exprimer, elle avait refusé de signer toutes les tribunes qui avaient été diffusées, elle était restée à l'écart, son silence était son échec personnel, sa trahison intime. Il y avait toujours un moment dans la vie où l'on piétinait ses idéaux avec une velléité suspecte. »