Le consentement / Vanessa Springora
Le 21
Septembre
2020
par Isabelle
Ce livre vous dit forcément quelque chose. Cest en décembre quéclatait « laffaire Gabriel Matzneff », cet écrivain sulfureux, largement montré du doigt pour lintérêt quil portait aux enfants et adolescents. Cette médiatisation pointait de fait, la mansuétude dune époque (celle des années 70-80), où on était capable, sur le prestigieux plateau dApostrophes, de louer les multiples talents de séducteur de cet homme.
A ce moment-là, Le livre de Vanessa Springora nétait pas encore paru. Coïncidence ou pas, il éclaire de façon sidérante le malaise qui sest emparé du milieu littéraire, un peu trop complaisant et aveuglé par la célébrité. Mais bien au-delà de ces considérations nauséabondes, il raconte le calvaire dune gamine de 13 ans sous lemprise dun homme parfaitement conscient de ses dérives.
« Jamais un homme ne ma regardé de cette façon-là »
Labsence du père, la faiblesse dune mère flattée dêtre par lintermédiaire de sa fille dans le cercle de cet homme de lettres si brillant et si cultivé, le mal-être évident dune adolescente et le piège se referme sur cette toute jeune fille. Elle se sent tellement amoureuse et valorisée quelle mettra des années pour sortir de cette emprise morale et physique. Car il lui faudra très longtemps pour reconnaitre G (cest le nom quelle lui donne tout au long du récit) comme un prédateur sexuel.
Vanessa Springora est aujourdhui une adulte, éditrice, elle revient en détail et avec beaucoup de sensibilité sur cette période de sa vie, brève certes, mais qui lui laissera une empreinte indélébile.
Un livre bouleversant que jai failli ne pas lire ! Un récit que je sais maintenant indispensable et qui se fait la voix dune fillette à qui on a fait du mal.
Un dernier mot pour saluer le courage de Denise Bombardier, la seule à avoir osé ne pas glousser avec la meute lors de lémission de B. Pivot, à se lever et à prononcer le mot scandale.
« Pourquoi une adolescente de quatorze ans ne pourrait-elle aimer un monsieur de trente-six ans son aîné ? Cent fois, javais retourné cette question dans mon esprit. Sans voir quelle était mal posée, dès le départ. Ce nest pas mon attirance à moi quil fallait interroger, mais la sienne. »
« Très souvent, dans les cas dabus sexuel ou dabus de faiblesse, on retrouve un même déni de réalité : le refus de se considérer comme une victime. Et, en effet, comment admettre quon a été abusé, quand on ne peut nier avoir été consentant ? »
« Le manque damour, comme une soif qui boit tout, une soif de junkie qui ne regarde pas la qualité du produit quon lui fournit et sinjecte sa dose létale avec la certitude de se faire du bien. Avec soulagement, reconnaissance et béatitude »
A ce moment-là, Le livre de Vanessa Springora nétait pas encore paru. Coïncidence ou pas, il éclaire de façon sidérante le malaise qui sest emparé du milieu littéraire, un peu trop complaisant et aveuglé par la célébrité. Mais bien au-delà de ces considérations nauséabondes, il raconte le calvaire dune gamine de 13 ans sous lemprise dun homme parfaitement conscient de ses dérives.
« Jamais un homme ne ma regardé de cette façon-là »
Labsence du père, la faiblesse dune mère flattée dêtre par lintermédiaire de sa fille dans le cercle de cet homme de lettres si brillant et si cultivé, le mal-être évident dune adolescente et le piège se referme sur cette toute jeune fille. Elle se sent tellement amoureuse et valorisée quelle mettra des années pour sortir de cette emprise morale et physique. Car il lui faudra très longtemps pour reconnaitre G (cest le nom quelle lui donne tout au long du récit) comme un prédateur sexuel.
Vanessa Springora est aujourdhui une adulte, éditrice, elle revient en détail et avec beaucoup de sensibilité sur cette période de sa vie, brève certes, mais qui lui laissera une empreinte indélébile.
Un livre bouleversant que jai failli ne pas lire ! Un récit que je sais maintenant indispensable et qui se fait la voix dune fillette à qui on a fait du mal.
Un dernier mot pour saluer le courage de Denise Bombardier, la seule à avoir osé ne pas glousser avec la meute lors de lémission de B. Pivot, à se lever et à prononcer le mot scandale.
« Pourquoi une adolescente de quatorze ans ne pourrait-elle aimer un monsieur de trente-six ans son aîné ? Cent fois, javais retourné cette question dans mon esprit. Sans voir quelle était mal posée, dès le départ. Ce nest pas mon attirance à moi quil fallait interroger, mais la sienne. »
« Très souvent, dans les cas dabus sexuel ou dabus de faiblesse, on retrouve un même déni de réalité : le refus de se considérer comme une victime. Et, en effet, comment admettre quon a été abusé, quand on ne peut nier avoir été consentant ? »
« Le manque damour, comme une soif qui boit tout, une soif de junkie qui ne regarde pas la qualité du produit quon lui fournit et sinjecte sa dose létale avec la certitude de se faire du bien. Avec soulagement, reconnaissance et béatitude »