Ce qu'il faut de nuit / Laurent Petitmangin

Le 09
Février
2021
par Isabelle
Le narrateur de ce bouleversant roman est un père de famille tout ce qu'il y a de plus banal. Il vit en Lorraine, il est cheminot, syndicaliste et encarté au Parti Socialiste, il élève seul ses 2 fils depuis la mort de sa femme qui a laissé dans leur vie une plaie béante.
Il fait ce qu'il peut cet homme, gorgé d'amour pour ses enfants. Bien sûr, il sait depuis longtemps que les lendemains ne chanteront plus pour lui dans ce coin de France où la classe ouvrière est à l'agonie. Il s'efforce d'offrir à Fus et Gillou une vie de famille la plus douce possible en tentant de leur tenir la tête hors de l'eau.
Ça passe surtout par le foot et les tribunes du stade de l'équipe de Metz dont ils sont de fervents supporters. Ça passe par des moments chaleureux autour de la table de la cuisine même si une place vide reste pour rappeler que leur famille est désormais trop unanimement masculine pour être vraiment heureuse.
Et puis vient l'adolescence et Fus qui s'éloigne petit à petit et fréquente des groupes d'extrême droite. Le fossé se creuse entre le fils aîné et le père de plus en plus perdu.
Jusqu'à la sortie de route...
C'est une histoire d'amour, ou plutôt de plusieurs histoires d'amour, celle d'un père pour ses gamins et celle d'une fratrie. C'est une histoire de solitude et d'absence, de culpabilité, de renoncement et de responsabilité parentale. C'est tout ça et bien plus encore.
Un roman magistral qui se lit d'une traite, qui nous submerge d'émotions magnifiques (oui parfois, le triste peut être magnifique, là est aussi la magie de la lecture !). L'écriture de Laurent Petitmangin est précise, belle, sans pathos inutile.
Un premier roman pour cet auteur, aucun doute, je vais guetter les suivants !
"J'avais finalement compris que la vie de Fus avait basculé sur un rien. Que toutes nos vies, malgré leur incroyable latéralité de surface, n'étaient qu'accidents, hasards, croisements et rendez-vous manqués. Nos vies étaient remplies de cette foultitude de riens, qui selon leur agencement, nous feraient rois du monde ou taulards"
« Est-ce ce qu'on est toujours responsable de ce qui nous arrive ? Je ne me posais pas la question pour lui, mais pour moi. Je ne pensais pas mériter tout ça, mais peut-être que c'était une vue de l'esprit, peut-être que je méritais bel et bien tout ce qui m'arrivait et que je n'avais pas fait ce qu'il fallait. »
Il fait ce qu'il peut cet homme, gorgé d'amour pour ses enfants. Bien sûr, il sait depuis longtemps que les lendemains ne chanteront plus pour lui dans ce coin de France où la classe ouvrière est à l'agonie. Il s'efforce d'offrir à Fus et Gillou une vie de famille la plus douce possible en tentant de leur tenir la tête hors de l'eau.
Ça passe surtout par le foot et les tribunes du stade de l'équipe de Metz dont ils sont de fervents supporters. Ça passe par des moments chaleureux autour de la table de la cuisine même si une place vide reste pour rappeler que leur famille est désormais trop unanimement masculine pour être vraiment heureuse.
Et puis vient l'adolescence et Fus qui s'éloigne petit à petit et fréquente des groupes d'extrême droite. Le fossé se creuse entre le fils aîné et le père de plus en plus perdu.
Jusqu'à la sortie de route...
C'est une histoire d'amour, ou plutôt de plusieurs histoires d'amour, celle d'un père pour ses gamins et celle d'une fratrie. C'est une histoire de solitude et d'absence, de culpabilité, de renoncement et de responsabilité parentale. C'est tout ça et bien plus encore.
Un roman magistral qui se lit d'une traite, qui nous submerge d'émotions magnifiques (oui parfois, le triste peut être magnifique, là est aussi la magie de la lecture !). L'écriture de Laurent Petitmangin est précise, belle, sans pathos inutile.
Un premier roman pour cet auteur, aucun doute, je vais guetter les suivants !
"J'avais finalement compris que la vie de Fus avait basculé sur un rien. Que toutes nos vies, malgré leur incroyable latéralité de surface, n'étaient qu'accidents, hasards, croisements et rendez-vous manqués. Nos vies étaient remplies de cette foultitude de riens, qui selon leur agencement, nous feraient rois du monde ou taulards"
« Est-ce ce qu'on est toujours responsable de ce qui nous arrive ? Je ne me posais pas la question pour lui, mais pour moi. Je ne pensais pas mériter tout ça, mais peut-être que c'était une vue de l'esprit, peut-être que je méritais bel et bien tout ce qui m'arrivait et que je n'avais pas fait ce qu'il fallait. »