L'oiseau bleu d'Erzeroum / Ian Manook
Le 06
Juillet
2021
par Isabelle
Changement de style, lauteur délaisse ici le polar pour nous parler de sa famille arménienne. Lexercice était périlleux : mêler sa propre histoire à lHistoire avec un grand H. Avec le talent quon lui connait, il parvient à nous conter une aventure humaine terrifiante mais paradoxalement pleine de vie.
Le livre souvre sur le génocide arménien en 1915. Araxie a 10 ans et sa petite sur Haïganouch en a 6.
Elles assistent au viol et au meurtre de leur mère et parviennent miraculeusement à se sortir de lassaut que viennent de lancer des Kurdes sur la ferme familiale.
Lancées sur la route, elles connaitront, comme leur peuple, toutes les horreurs et toutes les violences possibles.
Je ne peux que vous mettre en garde : les 60 premières pages de ce roman sont difficilement soutenables, jai cru abandonner plusieurs fois, jai continué les larmes au bord des yeux et la rage au ventre. Jai compris que Ian Manook navait pas du tout lintention dépargner son lecteur sur cette sordide période dont on a « oublié » de nous parler au lycée.
Nous suivons donc la vie de ces deux petites filles au milieu du chaos, leur séparation et leur destin éloignées lune de lautre, leurs joies, leurs espoirs, leur courage
Le roman va se dérouler jusquaux prémices de la seconde guerre mondiale, on va y croiser de nombreux personnages secondaires qui ajoutent du romanesque à la réalité historique. LArménie, la Turquie, la France, la Russie, lAllemagne : la grande Histoire va se mêler à la petite, les nations qui préfèrent ne pas voir plutôt que de rompre des accords commerciaux juteux, les trahisons et les guerres qui secouent lEurope entière.
Malgré la dureté du propos, je ne peux que vous conseiller de lire ce livre. Pour lhumanité quil dégage et qui illumine souvent le récit et puis pour savoir juste savoir et rendre ainsi un hommage, si minime soit-il, à ces innocents qui ont connu lenfer et la mort.
Un très grand roman.
Le livre souvre sur le génocide arménien en 1915. Araxie a 10 ans et sa petite sur Haïganouch en a 6.
Elles assistent au viol et au meurtre de leur mère et parviennent miraculeusement à se sortir de lassaut que viennent de lancer des Kurdes sur la ferme familiale.
Lancées sur la route, elles connaitront, comme leur peuple, toutes les horreurs et toutes les violences possibles.
Je ne peux que vous mettre en garde : les 60 premières pages de ce roman sont difficilement soutenables, jai cru abandonner plusieurs fois, jai continué les larmes au bord des yeux et la rage au ventre. Jai compris que Ian Manook navait pas du tout lintention dépargner son lecteur sur cette sordide période dont on a « oublié » de nous parler au lycée.
Nous suivons donc la vie de ces deux petites filles au milieu du chaos, leur séparation et leur destin éloignées lune de lautre, leurs joies, leurs espoirs, leur courage
Le roman va se dérouler jusquaux prémices de la seconde guerre mondiale, on va y croiser de nombreux personnages secondaires qui ajoutent du romanesque à la réalité historique. LArménie, la Turquie, la France, la Russie, lAllemagne : la grande Histoire va se mêler à la petite, les nations qui préfèrent ne pas voir plutôt que de rompre des accords commerciaux juteux, les trahisons et les guerres qui secouent lEurope entière.
Malgré la dureté du propos, je ne peux que vous conseiller de lire ce livre. Pour lhumanité quil dégage et qui illumine souvent le récit et puis pour savoir juste savoir et rendre ainsi un hommage, si minime soit-il, à ces innocents qui ont connu lenfer et la mort.
Un très grand roman.
« Ce sont les seuls malheurs ou presque, ce de jour dont les lendemains seront de braise. Araxie et Haïganouch marchent en silence, main dans la main, avec leurs cousines Mélinée et Siroune et d'autres enfants au regard creusé par la peur. D'instinct, les mères se sont regroupées autour de leurs petits. De temps à autre, le groupe se tétanise et se contracte sous l'aiguillon d'un cri d'horreur, sans jamais savoir qui a hurlé ni pourquoi. »
« Même s'il n'y croit plus, Haïgaz veut y croire encore. A cette bénédiction de Dieu pour entrer dans un monde de paix. A ce possible espoir. Puis l'idée fracassante lui vient que chacun de leur bourreaux a été, un jour, cet enfant innocent promis à l'amour et à la paix. »