La carte postale / Anne BEREST

Le 11
Avril
2022
par Isabelle
Tout commence par une carte postale qu'Anne Berest découvre par hasard. Ecrite une dizaine d'années plus tôt, elle est anonyme. Au verso, 4 prénoms : Ephraïm, Emma, Noémie et Jacques. Anne interroge sa mère et apprend que ces personnes sont ses arrières grands-parents et deux de leurs enfants, qu'ils étaient juifs et sont morts à Auschwitz en 1942. Seule Myriam, l?aînée de la fratrie (et la grand-mère de l'auteure) a survécu.
Anne ignore tout de son histoire maternelle, élevée dans la laïcité la plus totale, elle ne se savait même pas juive. Elle va alors entamer une véritable enquête afin de connaitre ce dramatique passé qu'on lui a si fortement caché.
Nous découvrons dans la première partie du livre l'histoire de cette famille, originaire de Russie qui, en 1929, choisit la France comme terre d'accueil. Après quelques années de bonheur, elle sera rapidement confrontée aux ravages de la guerre, ils seront dénoncés et déportés comme des milliers d?autres juifs.
Anne enquête. Elle veut tout savoir et comprendre pourquoi sa grand-mère puis sa mère sont restées silencieuses. Qui est l'auteur de cette carte ? Qui étaient ses arrières grands-parents ? Pourquoi sa grand-mère fut elle la seule à échapper à la mort ? Et enfin que signifie être juif dans cette laïcité si ancrée dans l?éducation qu'elle a toujours reçue ?
On croit tout savoir, avoir tout lu sur l'occupation, les camps de Pithiviers, le rôle de la police française, la spoliation des biens, le retour des déportés mais l'auteure va loin, elle décrit avec finesse et précision cette période sombre de notre histoire, s'interroge sur l'antisémitisme qui n'a jamais vraiment cessé, sur sa place à elle aujourd'hui face à cette religion à laquelle elle ignorait appartenir et qui la rattrape de façon brutale. Elle parle avec son coeur, c'est son histoire, celle de sa famille qu'elle nous raconte, dans un roman qui se lit comme un thriller.
Une très belle lecture.
Ce roman, sur la liste des Goncourables a reçu le prix Goncourt des lycéens 2021
« Ma grande mère, seule survivante après la guerre, n'est plus jamais entrée dans une synagogue. Dieu était mort dans les camps de la mort. »
Anne ignore tout de son histoire maternelle, élevée dans la laïcité la plus totale, elle ne se savait même pas juive. Elle va alors entamer une véritable enquête afin de connaitre ce dramatique passé qu'on lui a si fortement caché.
Nous découvrons dans la première partie du livre l'histoire de cette famille, originaire de Russie qui, en 1929, choisit la France comme terre d'accueil. Après quelques années de bonheur, elle sera rapidement confrontée aux ravages de la guerre, ils seront dénoncés et déportés comme des milliers d?autres juifs.
Anne enquête. Elle veut tout savoir et comprendre pourquoi sa grand-mère puis sa mère sont restées silencieuses. Qui est l'auteur de cette carte ? Qui étaient ses arrières grands-parents ? Pourquoi sa grand-mère fut elle la seule à échapper à la mort ? Et enfin que signifie être juif dans cette laïcité si ancrée dans l?éducation qu'elle a toujours reçue ?
On croit tout savoir, avoir tout lu sur l'occupation, les camps de Pithiviers, le rôle de la police française, la spoliation des biens, le retour des déportés mais l'auteure va loin, elle décrit avec finesse et précision cette période sombre de notre histoire, s'interroge sur l'antisémitisme qui n'a jamais vraiment cessé, sur sa place à elle aujourd'hui face à cette religion à laquelle elle ignorait appartenir et qui la rattrape de façon brutale. Elle parle avec son coeur, c'est son histoire, celle de sa famille qu'elle nous raconte, dans un roman qui se lit comme un thriller.
Une très belle lecture.
Ce roman, sur la liste des Goncourables a reçu le prix Goncourt des lycéens 2021
« Ma grande mère, seule survivante après la guerre, n'est plus jamais entrée dans une synagogue. Dieu était mort dans les camps de la mort. »
« Il va falloir partir. De nouveau partir. C?est ainsi. Myriam s'est habituée. Elle sait que, pour ne pas souffrir, il suffit de marcher droit devant soi et ne jamais, jamais, se retourner. »
« Et je me rends compte aujourd'hui que j'avais l'âge de ma mère, le même âge que ma grand-mère, au moment où elles avaient reçu les insultes et les jets de pierres. L'âge de ma fille quand, dans une cour de récréation, on lui avait dit qu'on n'aimait pas les Juifs dans sa famille. Il y avait ce constat que quelque chose se répétait. »